宙
plusieurs jours de marche me menèrent à découvrir les différents paysages de hi. on m’avait décrit un arbre sacré, si grand, qu’il avait la protection de bien des gardiennes et gardiens. il était courant que les shinobi s’y rendent pour prier. cet arbre représentait leur ancêtre, leur empereur, le clan senju. en entendant le froissement des bambous, je compris que je me trouvais sur la bonne voie. il n’y avait plus qu’à lever les yeux vers le ciel, découvrir ces innombrables branches qui faisaient croire qu’on était déjà à son tronc. on pourrait presque croire à une illusion, songeais-je.
je ressentais le besoin de me retirer du village. ces jours où l’épuisement me poursuivait, il fallait que je m’éloigne de son chakra orangé et chaud. tout en continuant à parcourir mon chemin vers l’arbre, une question ne cessait de me revenir en tête. pourquoi les fleurs, à mes yeux, me brûlaient-elles autant à cause de lui ? la malédiction de notre clan s’abattait dès qu’une émotion intense venait teinter en noir notre âme. la haine du uzumaki parlait-elle à mes yeux ? il était vrai que son état s’écorchait à chacune de mes apparitions à son esprit. il était vrai que ce changement, quelque part, me tracassait. sa haine. comment pourrais-je le savoir ?
il m’arrivait de prier. je le faisais pour lui, et personne d’autre. en scellant kyubi, il avait démontré une puissance que personne n’avait encore imaginée jusque-là. alors, entendre cette voix brisée me tourmentait. l’arbre se trouvait devant mes yeux. je l’observais plusieurs minutes en silence. je devais bien admettre qu’il était beau et majestueux. le sekai m’avait montré que la nature regorgeait de merveilles. les yeux clos, le menton baissé, je pris une inspiration profonde avant de décider. la mer.
le sable chaud. quelques jours vers des contrées plus au sud, sans dépasser ces foutues frontières. je ne le pouvais pas. il avait besoin de moi, au repos. l’étendue bleue me montrait un endroit où je me trouvais éperdument seul. c’était appréciable. plus loin, une antre vers laquelle je me destinais. les pierres à l’entrée me rappelaient la froideur de mon reiatsu. je me trouvais un endroit pour méditer devant une vacillante flamme qui me rappelait naruto. mon regard en amande rivé sur celle-ci, mes pensées avaient cessé, je me sentais reposé et serein. enfin, c’est ce que je pensais, alors qu’un autre nom me venait en tête. itachi.
je m’étais imaginé qu’il venait de me poker le front pour une raison que j’ignore. d’un geste de la main, j’éteignis la flamme. je venais d’entendre du bruit provenant de l’extérieur, quelque chose qui me rappelait son sempiternel «dattebayo!». depuis combien de temps je méditais ? est-ce que je divaguais ? aucune façon de s’en souvenir. ce n’était pas bien important. je hissais le bout de mon nez et mon visage embrumé par la fatigue, avant de découvrir un jeune garçon très attaché à construire un bateau en bois. la voile semblait grande et belle, mais c’était bien la seule chose que je reconnaissais d’un voilier ; il restait tout à faire.
en me tenant à sa hauteur, je considérais l’ensemble du bois et des lattes en bambou, nécessaires à la construction de ce qui me rappelait une jonque.
« c’est parce qu’il est destiné à découvrir des endroits éloignés, ce bateau ? demandais-je, intéressé. je vais t’aider à le construire.»
"COMMENT CA, J'AI TOUT MANGE?! T'insinue que j'ai mangé les poissons qu'on vient de pêcher. Et qui t'as dit qu'on pouvait pas, Peko daze! (ペコだぜ!) "
"Je rêve ou tu viens d'admettre que t'as mangé le poisson réservé à l'empire ? "
"C'était... pour l'empire ? C'est pas pour le clan Akimichi ? "
"Espèce d'imbécile, la barque de pêche destinée à ton clan travaille aussi pour l'empire ! Et ils sont de l'autre côté de la berge !(...) Eh arrête, laisse-ça là ! "
"(la bouche pleine) qouan qu'on gué gans y'erreur, augand en grogider, geko gaze! "
Frustré, l'Akimichi quitta le quai pour rejoindre une barque qu’il avait préparée à l’écart, attachée à un petit ponton de bois. Avec des gestes rapides, il défit les amarres et commença à déployer la voile, bien décidé à se concentrer sur sa tâche pour oublier ses contrariétés. Mais un regard inattendu croisa le sien, le figeant sur place. Uchiha Sasuke. Même ici, dans ce coin reculé, son nom portait un poids immense. Sasuke était devenu une légende vivante, au même titre que Naruto. Tous deux avaient accompli l’impossible : capturer le légendaire Kyûbi, le bijuu à neuf queues. Depuis cet exploit, Sasuke avait choisi de quitter sa patrie, Wa, pour s’installer à Hi, une décision qui avait fait couler beaucoup d’encre. En tant que transfuge venant de la nation rivale, il était constamment sous la surveillance de la société ANBU, des ninjas espions tissant un réseau d’information et de contrôle à travers l’empire. Mais ce n’était pas cet aspect de Sasuke qui fascinait Chōgi. Non, ce qui captait son attention, c’était autre chose : Sasuke avait traversé seul le périlleux périple de Wa à Hi. Monstres, yôkai, bandits... Les dangers y étaient innombrables, et rares étaient ceux qui pouvaient se vanter d’avoir survécu à un tel voyage. Pourtant, ce jeune Uchiha, à peine plus âgé que Chōgi, avait réussi. Pour Chōgi, cela ne faisait aucun doute : Sasuke devait rejoindre son équipage.
Alors que ces pensées bouillonnaient dans son esprit, l’Uchiha s’approcha tranquillement, ses yeux noirs toisant la modeste embarcation de l’Akimichi. Un silence tendu s’installa, brisé seulement par le clapotis des vagues contre les flancs du bateau.
c’est parce qu’il est destiné à découvrir des endroits éloignés, ce bateau ? je vais t’aider à le construire.
Sous le choc, Chōgi se laissa emporter par son imagination débordante. Dans son esprit, les images défilèrent à toute vitesse : lui et Sasuke, affrontant ensemble les flots tumultueux, partageant de gigantesques poissons fraîchement pêchés, combattant côte à côte contre des monstres féroces et des bandits sans scrupules. Il se voyait déjà festoyant autour d’un feu de camp sur une île exotique peuplée de créatures appétissantes, entonnant des chansons de marins à pleins poumons. Un large sourire étira ses lèvres, mais il se reprit brusquement, secouant la tête pour chasser ces rêveries. Malgré tout, son enthousiasme le trahit, et les mots jaillirent de sa bouche à une vitesse incontrôlable.
"Uchiha Sasuke. Tu vas rejoindre mon équipage, Peko daze! (ペコだぜ!) "
Oui, il était direct notre Akimichi.